Entretien avec Viktor and The Haters
Les normands de Viktor and The Haters prennent un malin plaisir à pousser les sons de guitares distordues dans des rythmes hip-hop. À l'occasion de la sortie de leur album "Black Out II" en novembre dernier, Ouest Track Radio a invité Viktor, leader du groupe, dans ses studios.
Le groupe jouera au Tetris le 17 janvier 2024 !
Extraits de l'interview :
OTR : Viktor, tu es un rappeur, lyriciste, kikeur, qui revendique un rap contestataire ; t’es un peu une espèce rare en 2023 ! Tu es un peu à contre-courant des courants du rap actuels.
Je m’estime pas que rappeur, dans le sens où j’ai pris un peu une tangente. (...). Maintenant même si je pense faire plutôt une musique hybride que purement rap, en tout cas moi oui je suis un rappeur contestataire avec quelque chose d’enragé.
OTR : Tu revendiques tes racines dans le punk justement ?
Mes racines non, elles sont plutôt dans le rap. Le punk et le rock sont venus un peu après. (...) Le rock est ce que j’écoute le plus maintenant, sous toutes ses formes.
OTR : Tu reviens avec un nouvel album “Black Out II”, qui fait suite à “Black OUT I”, sorti en 2019 ; doit-on y voir une continuité ? Quel fil peut-on tisser entre ces deux disques et ces deux périodes ? Parce qu’en 4 ans, il s’est passé beaucoup de choses !
Le fil déjà c’est les black out. (...) Il y a un truc qui est assez jouissif, c’est de trouver son identité sonore, ça met du temps. J’ai dû vraiment chercher, (...) je voulais vraiment faire rencontrer cette énergie punk avec le rap, mais pas sous manière de fusion. Je décris plutôt ça comme une collision, je voulais que des ingrédients de ces courants là, mais avec des sons différents. Le premier était plus axé sur un côté garage, le deuxième est plus électronique. Mais il y a vraiment un fil de recherche dans les deux albums qui est le même.
OTR : Dans tes textes, tu dénonces certains des maux de notre société actuelle. On t’a vu prendre position comme par exemple le concert du 1er mai contre le Rassemblement National qui s’est déroulé au Havre. C’est important pour toi que la musique serve encore des causes ?
N’aimant pas forcément toute cette époque là, c’est naturel d’en parler, je me vois pas sans faire des disques sans avoir de point de vue politique. Quand tu fais tu rap, contrairement à d’autres formes d’art t’as beaucoup de mots à ta disposition. Ne rien dire, pendant des minutes et des minutes au fil des morceaux, ça me lasserait. (...) Je me nourris de cette contestation en fait.
OTR : Pour toi, Black out III sera-t’il nécessaire ? Ou est-ce que le chapitre va se clore et tu vas repartir sur une autre histoire ?
Ce sera ou Black Out 3-4, ou ce sera un album qui s’appellera “détestation”, qui est un titre qui existe déjà. (...) Mais ce sera une dystopie sur les temps actuels. Ça risque de me prendre un peu de temps d’écriture.
OTR : C’est quoi tes projets immédiats ?
Le vrai nerf de la guerre, c’est de brûler les planches de partout. (...) En ce moment je pense que “scène, scène, scène” ! (...) Ma priorité, c’est qu’on joue au maximum et partout. (...) On a un gros mois de janvier qui s’annonce, dont une release party au Tetris en janvier !
Podcast entier à retrouver sur Ouest Track Radio.