SOLÈNE LANGLAIS

Une scène (le ring), trois personnages : le boxeur, la card-girl et le public. Chacun·e participe au spectacle : le boxeur se pare de satin et salue les spectateur·ices, la card-girl se déhanche en brandissant le panneau du round à venir, le public crie, se lève, mime parfois les gestes des combattants. Chacun·e son rôle. Comme dans le presque film de boxe Snake Eyes de Brian de Palma, nous n'assistons pas au combat, mais à ce qui se déroule autour : avant, entre les rounds, dans le vestiaires, le coin, les tribunes. En détournant les yeux du ring, en observant les interstices, nous voyons le script dévier. Il y a des coups fantômes et des boxeurs sans corps, un public qui fait face à un autre, les card-girls ont quelque chose à nous dire.

Solène Langlais vit et travaille entre Paris et Le Havre. Boxeuse amatrice, elle a fait de ce sport sa thématique de recherche principale. Elle s’intéresse aux représentations de la boxe anglaise au cinéma et à la télévision, à la notion de regard dans les films de boxe, à la répartition genrée des rôles, à la porosité entre la fiction, la télévision et la réalité des clubs. Elle reproduit des gestes, des images, des objets et des mots extraits de films de boxe et de combats télévisuels pour se les approprier, et observer ce que produit le décalage (inévitable) avec l'original. 

Elle forme le groupe MANTE avec l’artiste Valdo Savoye-Gavarini, dont l'une des œuvres est présentée dans l'exposition.